Chroniques

Le point de rencontre…

Un livre pour moi, c’est un corps qui a survécu. Une écriture rescapée.

Le livre devient comme une peau avec ses failles, ses points d’effondrement, ses cicatrices syntaxiques, ses joies, ses éclats de rire et ses épiphanies. 

Même dans les livres joyeux, drôles, légers, il y a ce qui a tenu, ce qui reste. 

Ce ne sont pas seulement les romans mélancoliques ou tragiques qui portent la mémoire.

Je lis ce que la phrase a enduré, ce qu’elle ne dit qu’en oblique.

Et je suis la ligne de cette phrase comme on suit une cicatrice, pour savoir jusqu’où elle remonte, ce qu’elle a recouvert, ce qu’elle tente encore de protéger.

Vais-je trouver la scène capitale du récit ?

Parfois je relis plusieurs fois le même passage avec l’intuition que je suis sur la scène du « crime ».

Soudain, une légère vibration dans les mots. 

C’est là qu’un monde s’est rompu. 

C’est là qu’il s’est reformé autrement.

Quelqu’un « cogne » ici. Comme pour m’alerter…

Et c’est à cet endroit précis, que naît la rencontre avec l’auteur, ses personnages, son écriture… et la lectrice que je suis.

Jeanne Orient

18/11/2025

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