Le lieu-dit ou *le mont macaron*
« Je comprendrais plus tard que l’amour que je portais à la rudesse de ce paysage était un cri intérieur, une douleur, celui de l’exil, et qu’inconsciemment j’attendais de reconnaître un lieu pour ne plus être un étranger sur terre. Je ne savais pas que cette garrigue deviendrait la terre effacée de mon enfance, mon lieu d’ancrage et qu’elle apaiserait ce quelque chose de perdu en moi. »*
Et Roger Aïm, dans *le mont macaron* nous raconte combien le mont macaron, n’est pas seulement un endroit géographique, mais un itinéraire. Les majuscules ont disparu…et le lieu devient un refuge où le temps fuyant et inflexible continue sa route.
Comme Julien Gracq, qu’il aime tant, Roger Aïm ne décrit pas seulement un paysage. Il restitue l’écho des sensations, la vibration des instants, le murmure des herbes folles et ce délicieux d’un moment unique et qui ne reviendra plus.
Chaque pierre, chaque souffle de vent, chaque rayon de lumière devient un témoin et c’est dans cette lenteur contemplative que la mémoire et le paysage se répondent et que le souvenir se fait gardien du Temps.
Ici, écrire revient à retenir le monde et à se retenir soi-même dans le flux des jours.
« Lorsque la pensée jure devant le temps qui passe, il faut tendre la main aux souvenirs… » nous dit Roger Aïm.
Et il ajoute comme habité encore :
« Cette journée était proche du printemps… »
Roger Aïm, *le mont macaron*, Éditions Infimes.

