Un répondeur téléphonique qui diffuse de la musique classique, tout le monde connait cela. Est-ce à croire que la musique classique serait un trompeur d’ennui ? Elle,  pourtant si souvent estimée difficile d’accès, voire ennuyeuse par un public qui n’ose pas franchir les portes des salles de concert. 

Je n’ose pas croire qu’il s’agit là d’un subtil parallèle entre la difficulté d’accès à la musique et celle qui consiste à accéder à un service. Ce serait de l’ordre, même pas du deuxième, mais du troisième et plus sûrement encore du quatrième degré et l’humour n’est pas la  vertu première de ces services d’accueil. Parlons plutôt de service d’écueils…

Et c’est bien pourtant ce qui commence le spectacle musical *Come Bach*. 

Mais ici, le service est absolument parfait. Du début jusqu’à la fin il n’y a qu’à se laisser porter un quatuor féminin d’une énergie qui ne faiblit jamais. 

Jamais on ne vous laisse sur le bas-côté pendant ce voyage musical à travers la musique de Bach et de ceux qui longtemps après lui s’en inspirèrent et s’en inspirent encore. 

Piano, hautbois et cor anglais, voix, contrebasse et même un quatuor de mélodica  figurant le grand orgue d’une célèbre toccata et fugue. 

Assises, debout, couchées, perchées sur le piano, elles jouent de la musique, mais elles jouent aussi de la scène, elles bougent, vibrent, nous font bouger et vibrer avec elles. Les partitions ont disparu, mais la musique triomphe. 

Il m’a semblé que la scène qu’elles nous offraient était à l’image du chamboulement que peut produire un concert au plus profond d’un auditeur (chez qui cela reste plus discret et secret lors d’un concert « traditionnel », bien entendu…)

Et je suis persuadé que ce genre de spectacle est de nature à ouvrir bien des portes. 

C’était mardi soir au théâtre du Lucernaire à Paris le plaisir d’entendre et de voir : 

Anne Baquet, Christine Fonlupt, Amandine Dehant, Anne Regnier.

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