« Près d’un bel acacia à fleurs odorantes rouges / Par une grève du temps / La voix du poète féconde dans la tenue de ce qui reste de l’aube / Pour enterrer l’obscurité du fusil »
Plus qu’une chronique, c’est une traversée d’émotions. J’ai intercepté un Passe-Muraille, un poète militant, activiste, qui se révolte en chantant, en écrivant et dessinant sur les murs. En racontant le désespoir et l’espoir d’un pays, son pays Haïti.
Je ne savais rien de Ricardo Boucher ! Un ami qui se reconnaîtra m’a envoyé son recueil de poèmes. Il m’a juste dit :
– Vous en ferez ce que vous voudrez, mais lisez-le et j’ai reçu le titre comme un éclat dans la tempe. *ni pays, ni exil*
Ces deux mots qui font à la fois une terre natale et un immense nulle part.
Ricardo Boucher est un fugitif, en cavale avec ses mots, en cavale sur son propre territoire.
On lui attribue plusieurs identités : émouvant, dangereux, poète, activiste et surtout surtout amoureux de Haïti… son île aux trésors ravagée, pillée, oubliée.
J’ai tenté d’intercepter ce jeune homme de bidonvilles, sans famille, orphelin de mère, et de la terre identitaire… et qui ne s’en remet pas…il dira :
– C’est un naufrage dans l’absence comme un vide prolongé
Je meurs de vivre en poème cette nature humaine qui m’est apparue si rarement et qui a fui si vite, en l’espace d’un cillement !
*ni pays ni exil*. Peut-on partir et vers où avec un titre de séjour pareil ?
Peut on rester et où avec une carte d’identité pareille ?
Et puis toutes ces questions… cette écriture intense, la beauté des mots, l’horreur de certaines images, la nostalgie, l’amour… et cet espoir fou d’être entendu et à défaut d’avoir raconté… comment trouve t’il la force d’écrire tout cela…
Je ne sais toujours pas qui est vraiment Ricardo Boucher, je sais simplement qu’un recueil qui a pour titre et *ni pays ni exil* se doit de trouver au moins une terre d’accueil, peut-être dans nos mains, peut-être dans notre mémoire… pour contrer l’oubli qui mange parfois les gens et les pays…
C’est comme un hors série, une traversée d’émotion. *ni pays, ni exil* chez LEGS ÉDITION, avec la bouleversante préface de Dieulermesson Petit Frère
Ce recueil de poèmes, C’est l’insaisissable d’une vérité, d’un visage… d’un engagement.
C’est l’histoire d’un très jeune homme qui nous écrit de Haïti…
Il s’appelle Ricardo Boucher
Et sur la page de couverture de son livre, le prénom, le nom, le titre ne portent aucune majuscule…