« Les mots ne se relèvent jamais de leur chute silencieuse… »
*Ressacs* d’Alexis Bardini (Sébastien Minaux) est un recueil d’eau…eau salée, eau douce…
Il y a la mer, il y a comme des gouttes de pluie qui tombent lentement sur la vitre. Très lentement et elles portent une enfance, une mère disparue, des ruptures et quelques épiphanies…
Il y a aussi le face à face d’un homme et de son ombre qui se parlent, qui parlent, qui se consolent peut-être de ce qui a été ou n’a pas été.
Alexis Bardini semble écrire entre chien et loup :
« C’était le soir/ Et l’horizon lancait la vague au ciel
Un homme sur les quais/Tous ces chants de marin/Lui faisaient cortège
Il est lucide sur les mots, sur leur chute parfois irrémédiable :
« Les mots ne se relèvent jamais de leur chute silencieuse… »
Pourtant, des lucioles lumineuses éclairent aussi l’ombre. Des poèmes comme en suspension. Toujours ce goutte à goutte qui selon peut guérir ou assombrir.
*Ressacs*, comme ces vagues qui emportent et ramènent au rivage.
Alexis Bardini ne livre qu’une part de sa propre vague. Il ne livre qu’une sonorité qu’il nous laisse interpréter à notre guise.
Il sait que tout ce qui s’écrit sur le sable est appelé à disparaitre.
*Ressacs* c’est comme un « je » qui apparait et disparait :
« Dans mon pays de nage lente/La nuit tient ses assises/Sur de très hauts plateaux
Lorsqu’un homme se dresse, il est comme une épingle au fil du vent… »