« Il était 17 h 20 lorsque mon cœur s’est arrêté…
Au huitième électrochoc, mon cœur est reparti… »
C’est l’histoire vraie d’Emmanuelle De Boysson et qu’elle raconte dans *Un coup au coeur* aux Editions Calmann-Lévy.
Toute la bataille pour revenir à la vie. Tout ce qui s’est passé lorsqu’elle était dans le coma.
Sons et lumières de son EMI (expérience de mort imminente). Cet ailleurs où l’enfance et la jeune fille en fleurs sont toujours intactes. Avec les peines, les joies, les retrouvailles…
Emma raconte aussi la sortie du coma, la vie qui reprend ses droits avec son cortège de petits riens qui parfois essoufflent.
Hier, j’ai revu l’histoire d’Emma adaptée au théâtre. C’est toujours *À cœur perdu*. C’est toujours l’époustouflante Carmen Vadillo Ruiz qui porte la pièce. C’est toujours au Essaïon Théâtre.
J’avais vu la magnifique adaptation d’Hervé Bentégeat
Hier, j’ai vu *À cœur perdu* mis en scène par Véronique Boutonnet.
C’est une expérience extraordinaire de voir deux mises en scène différentes et si réussies de la même histoire. C’est extraordinaire de voir la comédienne en soliste aussi bluffante dans les deux versions.
Et…il est particulièrement émouvant d’entendre dans la salle une femme pleurer doucement, comme dans un souffle. C’est Emmanuelle de Boysson. Elle est à chaque fois submergée au même passage. Celui qui parle de son père :
« J’aperçois mon père qui m’attend avec son chapeau de randonnée… »
La voix de Carmen est douce en cet instant. Son regard est lumineux. Et Emmanuelle dans la salle est dans cette vulnérabilité si émouvante qui abolit la frontière entre le récit et la scène…
La force de la vie en embuscade nous étonnera toujours.
Et puis, il y a ce passage où la voix atone de Véronique Boutonnet scande la prise en charge aux urgences. Le rythme accéléré des ordres pour ramener à la vie…
Epoustouflante chorégraphie de la mort et de la vie qui se joue aux urgences d’un hôpital…
Mais allez entendre, allez voir !
C’est vertigineux…