« On rêve sur un poème, comme on rêve sur un être » (Paul Eluard)
Une escale joyeuse, rieuse, tonique, romantique et puis… quelques fêlures mais toujours un « recours au poème » et aux poètes pour aller mieux, pour aller bien …
À la prière également…
Marie-Gabrielle Maistre est une passionnée… Elle enseigne la littérature, comme un « viatique ».
Et puis, il y a l’amour ! Trois personnages féminins : Amandine, Jeanne et Apolline « attendent leur histoire comme un voilier attend le vent »
Ce sera entre la Savoie et le Japon.
Ce sera dans *Les noisettes vertes* aux Éditions La Fontaine de Siloé
À chacun de nous ses paysages, ses estampes japonaises, ses fleurs de cerisiers et son grand blanc…
«Clotilde sourit. Elle aime quand les éléments se déchaînent, quand leur violence transfigure le monde et le réinvente. Elle ne sait pas, elle ne peut pas savoir, qu’en ce moment même, en dépit du vent, en dépit de la grele, une femme qu’elle ne connaît pas et un homme qu’elle connaît trop courent vers elle… »*
Elisabeth Laureau-Daull est philosophe, Professeur de philo. Elle a écrit plusieurs livres dont un livre sur Socrate (Éditions du Sonneur) et ici La Mijaurée d’Auguste C. (Éditions Diabase)
Auguste C., c’est Auguste Comte. C’est l’histoire des deux femmes Caroline Massin, son épouse dont il a été dit beaucoup de mal. Et Clotilde de Vaux, dont il a été amoureux fou. La muse…
Elisabeth Laureau-Daull voulait absolument réhabiliter Caroline Massin.
Elle souhaitait également faire « rencontrer » ces deux femmes qui ne se sont jamais rencontrées dans la vraie vie.
Auguste Comte le grand maître du positivisme…
Une Escale en terre de profond savoir, de grande simplicité également. Elisabeth Laureau-Daull a le talent de dire très simplement les choses graves et profondes.
C’est un roman féministe. C’est aussi d’autres sujets qui ont été abordés au fur et à mesure de l’Escale.
Une Escale émouvante en terre de grande intelligence et savoir.
Merci aux Restaurant Les Éditeurs qui nous a reçus.
Alain Hoareau était en soutien comme l’a dit Elisabeth.
Et puis des surprises tout au long de l’Escale ainsi ce théâtre de l’Ile Saint-Louis et une affiche portant le nom de Boris Vian et de l’époux d’Elisabeth Philippe Laureau. J’ai reçu en cadeau cette affiche et j’en reste très émue.
L’éternel questionnement à la fois nostalgique et plein d’espoir.
Et dans *Cendrillon, c’est moi*, d’Alain Hoareau, le temps semble s’immobiliser parfois, comme pour permettre peut-être un dénouement à l’histoire, à défaut, lui permettre une respiration.
Un peu de clémence accordée à ces destins « chahutés ».
Ici, la vie est tenue en lisière…
Et cette Escale de Jeanne, au galop, comme pour vite vite profiter du temps donné à chaque portrait… comme pour prendre le temps de s’émerveiller des ressacs dont parle Alain Hoareau. Il en parle avec humour, avec tendresse, mais toujours hanté par le sentiment inéluctable de la perte.
« Parfois le gagnant est seulement un rêveur qui n’a pas lâché… » Jim Morrison
Ce sont les mots qui disent formidablement Philippe Colmant. Il les a d’ailleurs choisis pour en faire une sorte de « brise lame ».
Philippe Colmant est traducteur à la Cour des comptes européenne. Il est poète également. Indéniablement !
Il est cet arpenteur qui choisit les chemins de traverse comme pour prolonger l’instant ! Il porte le mot finitude à la fois comme déjà un regret infini et pourtant comme ce qui permet le poème. Le rauque du poème, sa légèreté parfois, sa beauté, son humanité.
Philippe Colmant a « l’âme entrebâillée » et nous découvrons son mystère, sa fêlure, ses merveilles.
Une Escale de Jeanne à distance, mais le poète et l’aquarelliste entre mots et couleurs abolissent la distance…
Et puis la frontière de la langue est aboli. Il est traducteur le poète.
Nous l’écouterons répondre d’une voix claire et « calme » aux questions posées.
Le calme est en apparence. Il porte en lui des fêlures Philippe Colmant. Des fêlures fécondes… un questionnement…
Et puis, il y a l’enfance tendre et heureuse et il y a l’Amour et toujours le rêve…
Et Philippe Colmant nous dit :
« On porte ses averses, ses cascades, ses chutes… Mais on avance encore, si le rêve est au sec… »